07. October 2012 · Comments Off

L’été. Vacances en Bretagne. Une fillette écrit tous les jours de tout un mois à son petit ami, ou presque. Avec mention de serments, de langage secret, de bague et des souvenirs qui font cette sorte de connivence. Mais lui n’écrit pas. Alors la relation se délite, entre déception et vengeance. Parallèlement, la chatte des voisins, les sorties avec les voisins, surtout le jeune garçon, tiennent de plus en plus de place. La fillette décide alors de ne plus écrire. Ce roman par lettres a été publié seul en 1987. Il est maintenant suivi par le journal de la fillette, tenu pendant le second mois de vacances. Découverte des pouvoirs de l’écriture, avec d’autres intermittences du cœur, d’autres enthousiasmes, mêmes dépits et mêmes espoirs. Ce livre frappe bien sûr par le portrait indirect qu’il offre de l’épistolière puis diariste, très attachante. Le ton, qui imite les tournures et les ruptures d’un style enfantin, est toujours juste pour évoquer les relations entre les personnages et les incertitudes d’un âge où l’on commence de quitter l’enfance. L’autorité parentale, l’amitié, la naissance, l’amour, la mort, toutes ces grandes questions sont revisitées sans pompe ni légèreté : le choix du mode de narration permet beaucoup de silences délicats ou de suggestions pudiques que le lecteur peut investir à sa manière. Cette gracieuse évocation d’un chagrin d’amour est assurément parlante.